Parfois confondus, bloggeurs et journalistes n’exercent pourtant pas les mêmes fonctions. Explications
Apparu à la fin des années 90, né de la contraction de l’expression Web log, le blog s’est rapidement imposé comme un moyen de communication, et parfois d’information, très prisé. Ce « site Web sur lequel un internaute tient une chronique personnelle ou consacrée à un sujet particulier », pour reprendre la définition du Larousse qui lui préfère d’ailleurs l’orthographe « blogue ». Il a été largement considéré par le grand public, à ses débuts, comme une sorte de journal intime en ligne. Ce qu’il était en partie, du reste. Mais très vite, des contenus sont apparus qui apportaient, dans certains cas, une véritable plus-value.
Dès lors, et dans l’esprit de personnes qui ne sont pas spécialistes de la presse, la confusion entre le travail d’un bloggueur et celui d’un journaliste a parfois pu avoir lieu. Ils ont d’ailleurs des points communs : dans les deux cas, ils produisent des textes, des vidéos, des photos, des podcasts, toutes sortes de contenus qui vont permettre de prendre connaissance d’un certain nombre d’informations. Mais leurs ressemblances s’arrêtent là. Car n’importe qui peut ouvrir un blog et publier à peu près ce qu’il veut, dès lors que cela ne tombe pas sous le coup de la loi. Rien n’empêche un bloggeur de donner des informations erronées, de ne pas apporter de preuves de ce qu’il avance, voire de propager des fake news. A l’inverse d’un journaliste, évidement, comme nous l’expliquions ici.
Certains bloggeurs, souvent très suivis, peuvent par ailleurs être rémunérés par de la publicité, des campagnes de communication, ou toute forme de promotion d’une marque.
Une frontière perméable
Tout le monde, en revanche, ne peut prétendre être journaliste. Il faut, pour cela, être rémunéré en tant que tel par une entreprise de presse ayant elle-même obtenu ce label. Ce professionnel, souvent passé par une école de journalisme, sait chercher une information, la recouper afin de la vérifier, doit tenir les faits pour sacrés et ne pas être influencé, par une marque ou un parti politique par exemple. Au risque de perdre son emploi, il ne peut propager sciemment de fake news ni même donner des informations erronées, même si cela peut évidemment lui arriver involontairement. Son objectif n’est pas de promouvoir une marque ou une institution, mais bien de délivrer des informations.
Une fois ces fondamentaux posés, la frontière est-elle si hermétique entre les deux univers ? Évidemment pas. D’une part, parce que des journalistes peuvent très bien avoir un blog, dans lequel ils ne sont pas tenus aux mêmes règles déontologiques que dans leur cadre professionnel. D’autre part, parce que certains bloggeurs font preuve d’une grande rigueur et publient des informations recoupées et vérifiées. Un bloggeur peut ainsi parfaitement faire un travail de journaliste, dès lors qu’il respecte les règles et codes qui régissent ce métier.
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Propos recueillis par
Jean Berthelot de La Glétais
Avec le soutien du ministère de la Culture