Oui, et pas qu’un peu : le prix Nobel de médecine 2017 a été attribué à trois chercheurs américains pour leurs travaux sur cette notion que certains prenaient à la légère. Pourtant, les études sur le sujet se sont emballées depuis une douzaine d’années, à tel point que l’on réalise désormais combien notre vie est soumise à cette horloge
Cette dernière est réglée sur un rythme circadien (joli mot ronflant pour définir la durée d’une journée). Mais, selon les personnes, ce rythme varie un peu : entre vingt trois heures trente et vingt-quatre heures trente pour un cycle complet. Plusieurs choses permettent de régler pile-poil cette horloge sur vingt-quatre heures. La principale est la lumière, raison pour laquelle les gens enfermés dans le noir sans montre finissent par être totalement décalés, passé un certain temps. L’arrivée de l’électricité, qui entraîne l’illusion d’être en présence d’une lumière diurne, nous a fait perdre une à deux heures de sommeil depuis 1900. Et ne parlons pas des écrans, dont la lumière bleue est encore plus proche de la lumière solaire…
Autre découverte : les femmes ont en moyenne un cycle plus court de six minutes par rapport aux hommes. Elles ont donc moins besoin de sommeil et plus de chances de se coucher tard ou de se lever tôt (quelle chance !). Le siège de cette belle mécanique se trouve dans l’hypothalamus (une zone du cerveau), deux noyaux séparés d’environ 10 000 neurones la contrôlent.
En gros, l’avancée de la nuit nous fait secréter de la mélatonine, qui va peu à peu endormir le corps. Mais une simple bougie peut bloquer le début de cette sécrétion. Au-delà de cette super-horloge, tous les organes possèdent leur propre horloge qui permet de régler leur activité au cas par cas, car tous n’ont pas besoin d’être au pic de leurs performances au même moment de la journée. Mais, si l’horloge centrale est lésée, ce sont toutes les horloges périphériques qui vont se détraquer et les organes faire n’importe quoi.
Il n’y a pas que la lumière qui joue, l’alimentation contribue aussi à donner le rythme. Des repas pris régulièrement vont aider à régler l’horloge biologique. Et ce n’est pas inutile puisque toute une cohorte de maladies pourraient être liées au dérèglement de cette mécanique capricieuse, de l’anxiété et des troubles de l’humeur jusqu’au cancer.
Voilà qui incite à remettre les pendules à l’heure.