Des footballeurs plus polis à moins de maladies virales… les conséquences indirectes de la pandémie sont innombrables. Comme les méthodes pour la combattre. Même si une étude australienne montre que les solutions dures et rapides sont préférables
1- Australie- Nouvelle-Zélande : rapide et dur, la bonne solution
Une étude australienne confirme ce que d’autres études avaient pointé : l’approche néo-zélandaise, avec des mesures dures et rapides pour éliminer le virus est la meilleure option pour la santé et l’économie. L’étude a modelé quatre types de réponses : élimination du virus agressive, ou modérée, ou diminution « serrée » ou « relâchée », en fonction de la philosophie (supprimer le virus ou vivre avec) et les mesures prises pour le contrer. Elle a trouvé que le nombre de jours de confinement (ou de mesures similaires) étaient finalement les mêmes dans les quatre options mais dans l’option « agressive », on comptait plus de jours avec des restrictions légères.
L’étude montre aussi que les résultats sanitaires des politiques d’élimination du virus sont efficaces et relativement semblables alors qu’ils sont entre 8 et 40 fois moins efficaces dans les politiques de « vivre avec » suivies en Europe.
Pour autant, les effets économiques à long terme sont sensiblement équivalents dans les deux approches. D’un strict point de vue de l’économie du système de santé, l’approche « élimination » du virus est là aussi la plus efficace. L’étude prend en compte les effets secondaires comme l’anxiété ou la dépression pour conclure qu’effectivement, des confinements durs mais précoces sont nettement préférables aux mesures plus relâchées qui s’étalent dans le temps.
2- Nouvelle-Zélande : la Covid-19 contre le logement
Les prix de l’immobilier ont augmenté de 23% en un an. Une explosion due à l’exceptionnelle réussite du pays contre la Covid-19. De fait, nombre de Néo-zélandais expatriés sont rentrés au pays et les investisseurs ont spéculé dans le logement dans un pays considéré comme sûr. Du coup, la Nouvelle-Zélande est devenue le moins abordable des 36 pays de l’OCDE en matière de logement. Selon un économiste, « ici, le principal sujet de conversation des gens n’est pas la Covid-19 mais le logement. »
3- Allemagne : pas de maladies… grâce à la Covid-19
Jamais il n’y a eu aussi peu de maladies des voies aériennes que cette année souligne le Robert Koch Institut (RKI) dans son rapport hebdomadaire. Les mesures contre la Covid-19 ont joué pleinement pour éviter les autres virus, notamment la grippe. Le RKI en a traité 98 000 l’an dernier contre 438 cette année. Tous les autres virus de type rhinopharyngés sont aussi « très en deçà du niveau de la pré-saison » alors que l’on approche de la fin de la saison. Dans la semaine du 20 février, il n’y a eu que 360 000 visites chez le médecin pour des maladies des voies aériennes contre 1,4 million en moyenne. Seul la Covid-19 semble échapper à cette baisse générale. Pour le RKI, c’est dû à sa plus forte contagiosité et à l’absence d’immunité collective.
4- Allemagne : les arbitres mieux respectés
Les matchs sans spectateurs provoquent un changement dans l’attitude des footballeurs. Selon Gunter Gebauer, sociologue du sport de l’université de Berlin, « les joueurs se tournent plus vers l’arbitre et le respectent davantage. » Et les arbitres font preuve de plus d’autorité. Ils n’ont pas le sentiment d’avoir le public contre eux et peuvent plus facilement dialoguer avec les joueurs sans hausser le ton du fait de l’absence de bruit. Et les footballeurs, sans leurs milliers de fans, se sentent plus démunis face à l’arbitre.
Jean-Luc Eluard