Alors que l’essentiel de l’Europe entre dans un confinement plus ou moins strict, d’autres pays ont choisi une autre voie. Des tests massifs ou un traçage efficace mais discret. Une autre lutte est possible…
Slovaquie : tous testés
La Slovaquie est le premier pays de cette taille au monde (5,5 millions d’habitants) à décider de tester l’ensemble de la population. Jusqu’à présent, seuls le Luxembourg ou Monaco avaient effectué ce genre de démarche.
Plus de 40.000 personnels de santé ou pas (mais formés) ont été requis pour tester les 3,6 millions d’habitants âgés de 10 à 65 ans. Seules un peu plus de 38.000 personnes étaient positives, soit 1,06% de la population. Un chiffre étonnamment bas qui a surpris les autorités sanitaires. Le test s’est déroulé en moins d’une semaine grâce aux tests antigéniques rapides dont les résultats sont obtenus en moins de 30 minutes.
En principe, la participation était volontaire mais il faut désormais présenter un résultat négatif pour pouvoir aller travailler et ne pas être confiné. La Slovaquie a décidé de procéder dix jours après à un deuxième test rapide général pour tenir compte de la durée d’incubation de la maladie. L’OMS recommande toutefois de confirmer ces tests par un test PCR mais ce n’est pas prévu dans le pays.
Finlande : le vrai pays du Père Noël
La Finlande est à l’opposée de la tendance européenne : le taux de contamination chute et le sentiment face aux restrictions est le plus positif du continent. Le pays est parvenu à maintenir son taux de contamination cinq fois inférieur à la moyenne européenne, son économie est peu touchée parce que facilement transposable en télétravail et son taux de mortalité est dix fois moindre que celui de son voisin suédois. Cette réussite est due essentiellement à un confinement très précoce en mars. Il était alors notamment interdit d’accéder et de sortir de la capitale, la zone la plus touchée. Depuis, la société est largement ouverte mais l’application de traçage a été fortement téléchargée (2,5 millions sur 5,5 millions d’habitants) car elle ne présente aucun problème d’atteinte à la vie privée.
Iles Marshall : il n’y a plus de paradis
Deux cas de coronavirus ont été déclarés aux Îles Marshall. Cet ensemble d’îles entre l’Australie et Hawaï était le dernier pays du monde à n’avoir aucun cas recensé. Le pays avait fermé ses frontières début mars et ne les avait rouvert que partiellement depuis.
États-Unis : une mutation pour la 2ème vague
Le SarsCov2 multiplie les mutations et l’une d’entre elles pourrait être à l’origine de la virulence de la deuxième vague. Une étude de l’université du Texas auprès de la population de Houston montre que cette mutation (baptisée D614G) est localisée dans la protéine qui aide à ouvrir nos cellules aux virus. De fait, il devient plus facilement transmissible sans que cela n’influence sa nocivité.
Durant la première vague, 71% des patients de Houston portaient cette mutation, ils sont désormais 99,9%. Elle serait dû essentiellement à la sélection naturelle qui favorise pour le virus une mutation lui permettant de mieux se transmettre.
En tout, 285 mutations génétiques du virus ont été rapportées, la plupart d’entre elles n’ayant aucune incidence.
Jean-Luc Eluard