Chirurgicaux, artisanaux, FFP2… Les masques limitent-ils plus ou moins le risque d’infection selon leur nature ? Comment les porter, les enlever ? Le point.
À partir de ce lundi 11 mai, date du déconfinement progressif, nous allons devoir avancer « masqués » pendant au moins trois semaines dans les transports en commun ou dans certains établissements scolaires. Le port du masque est aussi recommandé lors des courses ou toute activité dans le domaine public. Pourquoi ? Cet accessoire, devenu une denrée rare, réduit le risque que celui qui le porte infecte son environnement. Il peut apporter également « une certaine protection » à son porteur, note l’Association française de normalisation (Afnor), sans indiquer de pourcentage exact.
Mais quel modèle utiliser ?
Les masques FFP2 sont les plus efficaces : ils filtrent 94 % des aérosols dont le diamètre est inférieur à 0,6 microns*. Problème : ces « appareils de protection respiratoire » sont réservés aux personnels soignants, tout comme les masques chirurgicaux qui, eux, ne protègent pas contre l’inhalation des particules en suspension dans l’air inférieures à 3 µm, soit 3000 nm.
Quid des masques « grand public » en tissu ?
Les masques « grand public » en tissu servent principalement à éviter que le porteur n’infecte son entourage. Lorsqu’ils suivent les règles édictées par l’Afnor, ils sont en mesure d’arrêter entre 70 et 90 % des particules de 3 microns ou plus. Le masque en tissu homologué peut apporter également une certaine protection, « limitée », à une personne saine qui le porterait face à une personne contaminée.
De tels masques en tissu sont désormais en vente libre dans les pharmacies, les bureaux de tabac et les grandes surfaces. Deux types de masques « grand public » sont disponibles selon un avis de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) : ceux de « catégorie 1 », à destination des « professionnels en contact avec le public », comme les « hôtesses de caisse et les forces de l’ordre », et capables de filtrer 90 à 95 % des particules émises par le porteur; ceux de « catégorie 2 », dits « de protection à visée collective », à destination du reste de la population. Ils filtrent, pour leur part, 70 à 80 % des particules émises par le porteur.
Opter pour le « bec de canard » et le « trois plis »
Et les masques faits maison ? Si vous avez le matériel et vous sentez l’âme d’un.e couturier.e, sachez que certains designs (patrons) et tissus sont plus efficaces que d’autres. Les formes « bec de canard » et « trois plis » sont les seules retenues par l’Afnor qui en a publié les patrons sur son site.
Côté matériau, le masque doit être confectionné dans un tissu souple afin qu’il épouse au mieux la forme du visage et garantisse ainsi une bonne étanchéité. L’institut français du textile et de l’habillement a dressé la liste de combinaisons d’étoffes possibles (une seule épaisseur ne suffit pas). Pour un masque de catégorie 1, vous pouvez opter pour 3 couches contrecollées de maille 100 % polyester, non-tissé 100 % polyamide et 100 % polyester, offrant un grammage total de 280 g/m2.
Comment placer le masque et l’ôter ?
Avant de le mettre ou de le retirer, lavez-vous les mains au moins trente secondes au savon et séchez-les avec un tissu propre ou un papier à usage unique. Ensuite, manipulez-le uniquement par les élastiques ou lanières. Il doit par ailleurs couvrir la zone partant du haut du nez jusqu’au-dessous du menton, sans bailler sur les côtés. Et si vous observez la moindre détérioration (fissure, déformation, trou…), jetez-le !
Par ailleurs, le port du masque ne se substitue pas aux gestes barrières (voir ci-dessous) indispensables pour freiner l’épidémie.
*Un virion SARS-CoV-2 mesure de 50 à 200 nanomètres (nm) de diamètre, soit 0,05 à 0,2 micromètres (µm).
Florence Heimburger
Image par pasja1000 de Pixabay
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