On en consomme toute l’année, en jus au petit déjeuner, en quartiers au goûter, en zeste dans certains apéritifs. Les agrumes font partie de notre quotidien mais ils sont à la fois bénéfiques et néfastes pour notre santé
On en raffole l’été en boissons rafraîchissantes ou on les croque à pleines dents. Les oranges, les pamplemousses ou les citrons sont riches en vitamine C avec 57 mg/100 g dans une orange, la moitié de nos besoins par jour (110 mg), et plus d’un tiers pour 100 ml de citron pressé.
Leur effet antioxydant facilite notamment l’assimilation du fer et protège nos vaisseaux sanguins. Les agrumes nous apportent également des minéraux (calcium, potassium, magnésium) et ils contiennent des acides organiques comme l’acide citrique avec une teneur de 5 % dans un citron.
Riches en sucre et acides, les agrumes sont à consommer avec modération car ils peuvent aussi interagir avec de nombreux médicaments. Ils nous apportent également des flavones, des flavonoïdes : hespérétine, dans l’orange et la clémentine, l’ériodictyol, dans le citron et la naringénine, dans le pomélo.
Le psoralène augmente la sensibilité aux UV
Les résultats de travaux parus dans The American Journal of Clinical Nutrition ont démontré des effets bénéfiques, anti-inflammatoire, antioxydant, anticancéreux, cardio-protecteur avec des avantages cognitifs chez les sujets âgés. Mais les récentes recherches d’une équipe américaine de l’Université de Brown sèment le trouble sur le pouvoir anti-cancéreux des agrumes suite à l’article publié sur leurs travaux dans la revue Journal of Clinical Oncology du 29 juin 2015.
Entre 1985 et 2010, cette équipe a suivi 100.000 personnes et mis en évidence une augmentation de l’incidence du cancer de la peau chez celles ayant consommé une grande quantité d’agrumes et en particulier de pamplemousse.
Ainsi, 1840 personnes ont développé un mélanome soit 1,84 % du groupe ! D’après ces chercheurs, le risque de développer un mélanome augmenterait de 36 % en consommant plus de sept agrumes par jour. Ce risque s’expliquerait par la forte concentration en psoralènes, des molécules bien connues pour augmenter la photosensibilité de la peau aux rayons UV.
En absorbant beaucoup de psoralènes, notre organisme résisterait moins bien au soleil. Cependant, le principal risque de cancer de la peau reste l’exposition répétée aux UVA et UVB sans écran total, aux heures les plus chaudes de la journée et ce, dès le plus jeune âge.
Le bon sens l’importe donc pour éviter les coups de soleil. Quant à la consommation de ces agrumes, elle doit être mesurée, bien qu’il ne soit guère courant de manger plus de sept pamplemousses ou citrons par jour. Aïe, aïe ça pique la langue !
Corinne Mérigaud