C’est une légende tenace : « Quand l’autan souffle, les fous d’Albi dansent », dit un dicton tarnais qui rime en occitan mais pas en français. Certes… mais rien n’est moins sûr
Selon des estimations à la louche, un tiers de la population serait météo-sensible, un tiers assez peu et le reste pas du tout. Et, comme toujours dans le domaine scientifique, tant qu’aucune étude en laboratoire n’a validé une thèse, cette dernière est considérée comme fausse. Mais, pour de nombreux praticiens, le vent ne rendrait fou que ceux qui le sont déjà un peu.
Pas fun, le foehn
Héritage de temps anciens où l’homme était beaucoup plus soumis qu’aujourd’hui aux aléas climatiques, lorsque le vent dépasse les 50 km/h, on devient plus irritable, en particulier parce que notre physiologie se modifie, et sans que la raison de ce changement ne nous paraisse évidente : le corps consomme plus d’énergie, notre fréquence cardiaque et la pression sanguine augmentent, les pupilles se dilatent et l’air entre davantage dans les poumons. Bref, tous les signes qui correspondent à un conditionnement avant un danger.
Chez une personne sensible, ça peut prendre des allures de malaise profond, malaise qu’une autre ne sentira que vaguement. Une étude de l’université de Munich laisse quand même apparaître une augmentation de 10 % des suicides et des accidents lorsque souffle le foehn, ce vent chaud et sec qui descend des Alpes.
Pas fun, le foehn. Reste que, peut-être plus que le vent lui- même, c’est l’imminence de son arrivée qui provoque des troubles physiologiques.
Selon une étude menée par un médecin tarnais (décidément, le Tarn est venteux…), 73 % des hommes et 96 % des femmes déclarent se sentir plus irritables à l’arrivée du vent. Cette étude se fondant sur des déclarations, on ne peut rien en conclure, mais quand même… Cela serait dû à la modification de la pression atmosphérique, qui, de manière insidieuse, modifie notre pression artérielle. C’est également le cas lorsque l’on grimpe en montagne, où la pression est différente, ce que l’on traduit par la fatigue due au grand air. Puisque dans ce cas l’explication est claire, on ne s’alarme pas, contrairement à ce qu’il se passe en cas de changement de pression dans notre environnement habituel. Ce changement peut également produire des migraines, voire des infarctus chez ceux qui y sont déjà sujets.
À part ça ? Ben… vive le vent d’hiver… et bonne année grand-mère !