C’est une petite bête gélatineuse composée à plus de 90% d’eau, mais, à sa simple vue, on fuit comme devant un requin. Dès qu’elle vient s’échouer sur nos plages, c’est un film d’épouvante. On ne se risque pas à l’approcher de peur d’être victime de ses piqûres urticantes. Mais d’où vient ce monstre marin ?
Forcément des abysses. La méduse naît dans les grands fonds marins et peut évoluer à 4 000 mètres de profondeur. Ne se déplaçant qu’à l’aide de son ombrelle, elle bénéficie des courants et peut alors s’échouer en masse sur nos plages. Cette espèce pélagique fait partie du vaste règne des planctons.
On pensait que les méduses ne pouvaient pas constituer un mets recherché, à l’inverse des autres espèces planctoniques. Seuls la tortue luth et le poisson-lune s’aventuraient à consommer cet aliment peu riche en apport nutritionnel et devenant donc trop lourd à manger, car il faut en absorber une grande quantité pour se nourrir correctement.
Pourtant, une équipe de chercheurs australiens et irlandais vient de démontrer, début 2019, qu’elle est importante dans la chaîne alimentaire de nombreuses espèces : larve d’anguille, thon rouge, carangue, pingouin… et même langoustines. Tous viennent y chercher du collagène et des acides gras pour leur développement et apprécient les faibles efforts à réaliser pour les manger. Dure loi de la jungle ou plutôt de l’Océan.
Chassées par nombre d’espèces marines, elles ne vont pas disparaître pour autant. Au contraire. La faute à qui ? Aux hommes. Tout d’abord à cause de la surpêche, qui permet d’éliminer leurs principaux concurrents : les petits poissons comme les anchois ou sardines qui se nourrissent aussi de zooplancton. Ensuite, elles pullulent grâce au réchauffement climatique. Certaines mers commencent même à en être envahies.
Sur la côte atlantique, on trouve deux méduses parmi le millier qui existe : Rhizostoma pulmo et Cyanea capillata. Les 150 fils de cette dernière peuvent atteindre une vingtaine de mètres pour attraper sa nourriture.
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