Au début, tout le monde va un peu au même rythme : la première année de sa vie, un enfant gagne environ 25 cm, puis 10-12 cm par an jusqu’à ses 4 ans. Et puis ça se tasse, ce qui est heureux, sinon, on se retrouverait avec des gosses de 3 mètres et ce n’est pas pratique pour passer une porte. On gagne donc 5-6 cm par an, filles et garçons évoluant en parallèle, à 1 ou 2 cm près.
C’est vers 10 ans, à partir de la puberté, que nos destins s’éloignent. Là, ça redémarre et les filles ouvrent les hostilités : vers 10-11 ans, elles retrouvent une croissance élevée pendant environ dix-huit mois, puis celle-ci ralentit légèrement mais se poursuit environ deux ans après les premières règles, ce qui nous amène entre 14 et 16 ans.
Les garçons, eux, grandissent façon grands enfants jusque vers 12 ans, âge auquel commence la croissance pubertaire, qui va durer jusque vers 16-17ans. On peut encore gagner quelques centimètres jusqu’à 20-21 ans mais l’essentiel est acquis.
Plusieurs raisons déterminent la taille adulte : l’héritage génétique, bien sûr, mais aussi les conditions environnementales, ce qui explique que l’on ait gagné plusieurs centimètres en moyenne, surtout depuis le XXe siècle, où les grandes famines ont
disparu, en Occident du moins. Et c’est peut-être l’alimentation qui explique que la puberté soit devenue plus précoce : l’âge des premières règles est passé en moyenne de 17 ans à 12 ans en un siècle. Chez les garçons aussi, ce passage s’est accéléré mais de façon moins spectaculaire. Plusieurs raisons sont avancées pour expliquer cette précocité pubertaire, surtout féminine. L’alimentation, notamment, serait cause de l’avancée des premières règles : celles-ci ne se déclenchent que lorsque les jeunes filles atteignent un poids minimal (environ 42 kilos), et nos alimentations très riches permettent de l’atteindre plus tôt qu’avant. Au pire, l’obésité conduit à une surproduction d’insuline, qui joue un rôle dans la croissance et sa précocité.
Les produits chimiques sont aussi fortement soupçonnés d’être à l’origine de la multiplication des œstrogènes qui accélèrent le développement des seins. Plus généralement aussi (et cela vaut également pour les garçons), la multiplication visible des stimuli sexuels aurait des conséquences psychologiques sur la volonté d’avancer inconsciemment l’âge de la puberté.
Bref, des causes multiples qui conduisent à un développement très différencié en fonction du sexe.
Cela étant, on ne sait toujours pas pourquoi les garçons ne se lavent pas plus tôt…