Avant de rendre le dernier, on en aura fait, des soupirs ! À la louche : 5,6 millions au cours d’une vie normale et en comptant vivre jusqu’à 80 ans. Et ceci que l’on ait été amoureux, que l’on se soit ennuyé (ce qui vient après), que l’on ait été triste (toujours dans l’ordre) ou rien de tout cela… Parce qu’en fait, ce que l’on croyait être jusqu’à présent l’expression d’un sentiment profond n’est qu’un réflexe physique qui permet aux parties les plus profondes des poumons de rester aérées.
En effet, lorsque nous respirons, réflexe entièrement automatisé et contrôlé par un système nerveux autonome, il est très rare que nous respirions à fond et les alvéoles du fond des poumons, qui servent à assurer leur pleine capacité respiratoire à l’effort, ne sont pas aérées. Si cela devait rester le cas, les poumons se ratatineraient comme des pruneaux et on finirait par perdre l’usage de la moitié de leur volume.
D’où ce réflexe supplémentaire, géré par deux groupes de 200 neurones : le premier capte les signes indiquant qu’il est temps de prendre une bonne rasade d’air et envoie une molécule (des peptides) au second, qui déclenche ce réflexe.
Pour autant, les observations montrent quand même que l’on soupire plus (ou plus profondément) lorsqu’on est triste ou que l’on s’ennuie. À cela, deux explications possibles : soit ces sentiments augmentent la production de peptides, soit ils nous empêchent de respirer convenablement et provoquent donc en réaction la production de soupirs longs comme le bras. On a remarqué aussi que les gens qui n’ont pas la possibilité d’effectuer des respirations profondes sont plus souvent sujettes à l’anxiété ou à des troubles psychologiques associés. Inversement, il existe aussi des troubles liés à une « hyperventilation » (on respire trop fort et trop vite), qui peuvent être liés à une angoisse (c’est donc que respirer profondément a le pouvoir de calmer) ou à quelque chose de plus pathologique et, mine de rien, ça peut avoir des conséquences très importantes sur la santé. Tout ça pour un soupir…
Quoi qu’il en soit, même si on l’oublie parfois, respirer convenablement est indispensable pour la santé. Et c’est pas la peine de souffler !