Elles sont partout ! Les guirlandes électriques à LED ont envahi les rues de nos villes et de nos villages. Peu chères et peu gourmandes en électricité, elles pavoisent aussi sur le sapin et dans le salon. Pourtant leur utilisation n’est pas sans risque… pour notre santé. Explications.
Guirlandes et éclairages d’ambiance sont de plus en plus nombreux à utiliser des petites LED décoratives nues. Or, le spectre de lumière émis par ces diodes électroluminescentes ou LED est particulièrement riche en lumière bleue, néfaste pour nos yeux. C’est ce qui ressort d’un avis de l’ANSES, rendu public en avril 2019, actualisant les connaissances scientifiques relatives aux risques sanitaires liés à une exposition aux lampes à LED.
Une phototoxicité avérée et des risques insidieux
L’exposition à une lumière intense et aiguë entraine en effet la perte irréversible de cellules rétiniennes pouvant conduire à une baisse de l’acuité visuelle partielle, définitive ou totale. C’est la raison pour laquelle, la lumière bleue est dite phototoxique. Une exposition chronique à des lumières phototoxiques de faible intensité accélère par ailleurs le vieillissement des tissus rétiniens, pouvant conduire à une baisse de l’acuité visuelle et à des maladies dégénératives telles que la DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge), soulignent les experts.
Outre leur richesse en lumière bleue, les LED s’avèrent très réactives aux fluctuations de leur courant d’alimentation. Selon la qualité du courant injecté, des variations de l’intensité lumineuse peuvent se produire sans même que l’on s’en rende compte. Or, cette « modulation temporelle de la lumière » induit également un risque pour la santé. Les effets se traduisent notamment par des maux de tête ou une fatigue visuelle accrue.
Attention aux yeux des enfants et des jeunes
Les jeunes enfants sont particulièrement exposés aux effets phototoxiques de la lumière bleue, car leurs yeux filtrent moins bien la lumière bleue que les adultes ou les personnes âgées. « Les enfants naissent en effet avec un cristallin clair, laissant passer toute la lumière bleue pour atteindre un taux de filtrage optimal vers l’âge de 20 ans », soulignent les experts. Il est donc recommandé de ne pas les laisser jouer trop longtemps à proximité de ce type de lumières (et de pas utiliser de veilleuse à LED dans leur chambre).
Les enfants, les ados… mais aussi les migraineux sont également plus sensibles aux modulation temporelles de la lumière.
En l’absence de réglementation adaptée, les experts de l’ANSES recommandent donc à chacun limiter son exposition « aux lumières froides et aux lumière bleues utilisées pour la décoration » , de privilégier l’exposition à la lumière naturelle et aux lumières artificielles chaudes (blanc chaud). Et si l’on bannissait tout simplement toutes ces guirlandes électriques à LED, fabriquées en Asie à bas coût, au profit de décorations naturelles tellement plus chaleureuses ?
Alexandrine Civard-Racinais