Puisque c’est la chanson qui le dit… l’arbre de Noël est un sapin. « Quand par l’hiver bois et guérets / Sont dépouillés de leurs attraits / Mon beau sapin, roi des forêts / Tu gardes ta parure ».
Puisque c’est la chanson qui le dit… l’arbre de Noël est un sapin. Sempervirent, il est toujours vert, comme tous les persistants. Adaptées aux basses températures, les feuilles de ces conifères ne tombent pas chaque hiver. Leurs aiguilles résistent au froid grâce à leur faible couverture foliaire. Cette surface réduite permet d’éviter la perte d’eau à une saison où elle est difficile à puiser dans le sol.
Mais l’arbre de Noël que l’on achète pour sa forme et son odeur n’est pas un sapin, c’est un autre conifère : l’épicéa. Sa douce fragrance, symbole de Noël, que les sapins comme le Nordmann ne pourront jamais lui ravir, le caractérise. Cela lui a d’ailleurs valu son nom. Épicéa venant du latin pix, « poix » pour poisseux, comme sa résine déjà utilisée par les Romains et les Grecs pour ses qualités d’expectorant et d’antiseptique. Les botanistes insistent sur les différences entre sapin et épicéa, car elles sont nombreuses. Après l’avoir senti, regardez plutôt : les épines du sapin sont moins vertes que son cousin l’épicéa, car les pores des sapins marquent deux bandes blanches sous leurs aiguilles.
L’épicéa a un aspect très pyramidal, même quand il est très haut, alors que les sapins se dévêtent et que, pour certains, la cime s’aplatit.
Le plus grand des arbres européens
La chanson dit vrai sur un point : « Mon beau sapin / Tes verts sommets / Et leur fidèle ombrage… » Car l’épicéa, avec ses 40-50 mètres de haut, est le plus grand des conifères et même des arbres européens. Ce qui lui vaut aussi la réputation d’assombrir les forêts non seulement par sa taille mais aussi ses branchages garnis, tombant en « queue d’épagneul ». C’est aussi pour cela qu’il est préféré comme arbre de Noël.
Comme les autres conifères, il porte… des cônes. Mais ces derniers pendent vers le bas, à l’inverse de ceux des sapins, dressés vers la cime et plus ronds. Et il pousse notamment en Europe centrale et en Scandinavie, résistant aux très basses températures (-40 °C) et aux altitudes élevées.
Une fois dans votre salon, les aiguilles de ce « sapin » de Noël ne résisteront pas longtemps au chauffage. Un inconvénient qui n’existait pas autrefois, la tradition voulant qu’on place le « sapin » dans son intérieur la veille de Noël, car c’est l’arbre de la naissance. Il est ensuite enlevé à l’Épiphanie. Alors, attendez encore une petite semaine, ses vertes épines tiendront ainsi toutes les vacances.
Alexandre Marsat
Chronique réalisée en collaboration avec le Mag de Sud Ouest. http://www.sudouest.fr/lemag/