Une bonne odeur de croissant au coin de la rue, et vous voilà en quête d’une pause petit déjeuner enfoncé dans un fauteuil. Pourtant, à côté de l’ouïe ou de la vue, l’odorat semble ne pas peser bien lourd dans la hiérarchie des sens.
Et pourtant, c’est un sens qu’il convient de comprendre. Alors comment parvient-on à sentir ? Non pas à renifler mais à percevoir des odeurs et à les reconnaître.
On jalouse les grands œnologues qui identifient un vin à son odeur, ou les nez des parfumeurs reconnaissant des centaines de fragrances. Pourtant, on a tous le même nez qui va capter et décrypter les odeurs. Tout cela se passe dans un espace réduit de 5 à 10 centimètres carrés dans le haut de la cavité nasale. Ici, le mucus et les cils vont littéralement attraper les molécules olfactives pour les envoyer au bulbe olfactif. Si l’odeur est bien enregistrée, il faut maintenant la reconnaître : un nerf olfactif va l’emmener jusque dans le cerveau, au lobe temporal, pour l’identifier. On la mémorise et c’est ainsi que l’on peut reconnaître une odeur sentie il y a plusieurs années et la nommer. Les œnologues ou les « nez » ne sont pas des surhommes mais, avec de l’entraînement, de la pratique régulière et en faisant jouer leur mémoire, ils reconnaissent les odeurs et mettent un nom sur la molécule olfactive.
Au total, nous sommes capables de transmettre 10 000 odeurs au bulbe olfactif. Il n’y a plus qu’à bien les ranger dans notre cerveau…
Mais, dans le monde des mammifères, nous ne sommes pas les mieux dotés. Notre meilleur ami le chien dispose d’une muqueuse olfactive de plus de 200 centimètres carrés. Et, avec 200 millions de récepteurs olfactifs, ils sont 40 fois mieux pourvus que nous. On ne joue pas dans la même cour… En revanche, certains scientifiques pensent que la taille ne fait pas tout : si nous n’avons pas les mêmes facultés olfactives, c’est tout simplement que nous avons délaissé ce sens. Nous n’en avons plus besoin pour survivre. Et, comme la vue ou l’ouïe, on peut perdre ce sens : 5 % de la population est victime d’anosmie. On ne sentira plus de la même manière les odeurs qui nous entourent.