Nos téléphones portables seraient-ils conçus pour écouter nos conversations et connaître nos goûts afin de recevoir des publicités ciblées ? On peut franchement s’interroger car les coïncidences sont parfois troublantes.
Nos smartphones sont-ils des Big Brother en puissance ? Équipés pour nous espionner, répondre à nos attentes et nous abreuver de publicités alléchantes censées coller à nos désirs les plus secrets. Tenez, dimanche dernier, je suivais le dernier modèle de la marque bavaroise. Je louais les avantages de ce SUV compact, bien adapté à la circulation en ville, bref un excellent compromis pour se faufiler partout et se garer facilement. Le lendemain, en consultant un non moins célèbre site d’annonces gratuites, je tombe sur la publicité de cette voiture. Mon sang ne fit qu’un tour, serais-je moi aussi espionnée par mon portable ?
Simple coïncidence ou pub reçue après avoir « craqué » pour ce modèle ? Cette mésaventure n’est pas une exception à en croire les témoignages de personnes qui reçoivent d’étranges publicités sans jamais avoir fait de recherches sur un moteur de recherche. Mystère et boule de gomme…
Une bien troublante expérience
L’expérience du journaliste Sam Nichols, rédacteur pour le site d’information Vice, ne fit alors que renforcer mes doutes. Après avoir dévoilé à un ami son projet de voyage au Japon, ils ont commencé à recevoir des pubs sur leur Facebook pour des vols aller-retour vers Tokyo à des prix cassés. Interpellé, Sam Nichols est allé plus loin en répétant deux fois par jour pendant cinq jours, des phrases qui pourraient déclencher des messages du genre, « J’ai besoin d’acheter de nouvelles chemises, je veux suivre une formation à l’Université… ».
Comme par enchantement, il recevait le lendemain des messages sponsorisés lui proposant des bons plans. Pour lui, le doute n’était plus permis, son portable est bien un espion en puissance.
En cherchant des preuves irréfutables sur la Toile, il est difficile de répondre 100% par l’affirmative. Bien que Facebook se soit fendu d’un communiqué en juin 2016 signalant qu’il « n’utilise pas le micro du téléphone pour ses publicités ou son fil d’actualité », le doute s’est définitivement instillé dans l’esprit des utilisateurs.
Le principal risque est connu, les géants du numérique pourraient vendre nos données personnelles à prix d’or aux annonceurs qui pourraient individualiser leurs messages publicitaires pour coller aux désirs de chacun. Du ciblage ultra personnalisé avec, à la clé, un juteux retour sur investissement.
Corinne Mérigaud