PHOTO SMGMN - Patrick DULAU

En ce début février, il est encore temps d’aller à la rencontre des grues cendrées avant leur départ vers les contrées nordiques. En Gironde et dans les Landes, deux sites très fréquentés permettent de belles observations de la Dame grise

1- 38.000 ont choisi la réserve d’Arjuzanx comme dortoir

La réserve nationale d’Arjuzanx représente le plus gros site français d’hivernage de cette espèce protégée. Au dernier comptage (mi-janvier 2019), 38 395 grues étaient recensées sur cet ancien site minier du sud des Landes. Chaque matin, ces dames quittent la réserve entre 8h et 9h30 pour aller se nourrir dans les champs alentours. Entre 16 et 18h, elles regagnent leurs dortoirs après une étape dans de grandes prairies pour boire et faire une rapide toilette. Des animations sont organisées tous les jours sur le site pour assister au lever et au coucher des grues depuis une tour d’observation.

  • Renseignements et réservations au 05 58 08 11 52. www.reserve-arjuzanx.fr
  • Pour d’autres lieux d’observation (Captieux, Sabres), consulter aussi le site du collectif Grus Gascogna.

Pendant la journée, les grues s’alimentent par petits groupes sur les parcelles de maïs situées en périphérie du site. PHOTO DR / Daniel GODINOU – LPO Aquitaine

2- L’étang de Cousseau, un nouveau site néo-aquitain

Au 30 janvier 2019, 7 077 grues étaient encore présentes dans le périmètre de la réserve naturelle de l’étang de Cousseau, située à Lacanau. Un chiffre record pour ce site fréquenté l’an dernier par 4200 individus au plus fort de l’hivernage (il y en avait 50 en 1999 !). Et cet engouement ne devrait pas faiblir dans les années à venir du fait de « la bonne gestion du marais, l’absence de dérangement humain ou de pollution lumineuse » souligne Vincent Rocheteau, garde animateur de la réserve. D’octobre à début mars, les 390 hectares de marais et de landes humides sont convertis en dortoirs que les grues quittent chaque matin et regagnent chaque soir.

Cousseau et Arjuzanx : Deux étoiles au guide Michelin des oiseaux migrateurs

Si ces deux adresses sont de plus en plus fréquentées, c’est qu’elles présentent de nombreux atouts. Les grues cendrées apprécient tout particulièrement la présence simultanée de zones humides dégagées (appelées zones de remises) qui leur servent de reposoirs nocturnes et les milliers d’hectares de champs de maïs (appelées zones de gagnages) sur lesquels elles peuvent glaner les grains laissés sur place après le passage de la moissonneuse. Et la douceur du climat devrait inciter toujours plus de beautés nordiques à passer l’hiver chez nous.

Alexandrine Civard-Racinais

Les premiers départs de grues cendrées sont attendus à partir de la mi-février. Destination : leurs sites de reproduction au Nord et au Nord-Est de l’Europe (Suède et Allemagne principalement). PHOTO DR / SMGMN – Patrick DULAU


Carte d’identité
Nom scientifique : Grus grus
Signes distinctifs : plumage gris ardoise excepté sur les plumes des ailes, la gorge et la tête. Joues et côtés du cou blancs. 
une tache rouge au sommet de sa tête.
Envergure : 1,80 à 2,40 m
Poids : de 4 à 6,5 kg

Régime alimentaire : omnivore (végétaux, insectes, vers de terre, mollusques, etc.)

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